Résumons maintenant en mettent en évidence les caractéristiques musicales générales que les différentes cannes mélodiques (CM), c’est-à-dire mancosa et mancosedda, ont en commun.
Caractéristiques communes des cannes mélodiques (CM)
Le nombre de variété de CM, usées normalement pour la construction des launeddas est de 7, dont seulement 5 sont indispensables, tandis que deux sont des variations de celles-ci sur des octaves différentes. Par exemple, la mancosa de Mediana et la mancosedda de Punt’’e organu sont les mêmes, mais à une octave de distance. D’un certain point de vue, le système traditionnel des CM est complet. En effet, voulant chercher de nouvelles variétés de CM tout en respectant les caractéristiques nommées plus haut, on n’arriverait pas à le faire car la solution trouvée serait toujours celle des 5 cannes mélodiques connues actuellement, avec, naturellement, les variations de celles-ci sur d’autres octaves. Pour créer de nouvelles variétés de CM il faut nécessairement violer au moins un des principes communs, par exemple modifier l’échelle, changer le nombre de trous, etc.
Le schéma ci-dessous montre la structure musicale des CM considérant les sept variétés (5 + 2 d’octave différente).
Intervalles de l’échelle majeure |
1° | 2° | 3° | 4° | 5° | 6° | 7° | 8° | |||||||||||||||||||
1° | 2° | 3° | 4° | 5° | 6° | 7° | 8° | 9° | 10° | 11° | 12° | 13° | 14° | 15° | |||||||||||||
T | |||||||||||||||||||||||||||
I* | |||||||||||||||||||||||||||
V | |||||||||||||||||||||||||||
IV | |||||||||||||||||||||||||||
III | |||||||||||||||||||||||||||
II | |||||||||||||||||||||||||||
I | |||||||||||||||||||||||||||
V° |
I*
V
IV
III
II
I
V°
Mancosedda de: Fiuda Bagadia;
Mancosedda de: Punt’'e Organu, Moriscu;
Mancosa de: Ispinellu, Ispinellu a pipia, Fiuda Bagadia;
Mancosedda de: Fiorassiu, Samponia, Mediana a pipia, Ispinellu a pipia;
Mancosedda de: Mediana, Ispinellu;
Mancosa de Moriscu;
Mancosa de: Punt’'e Organu, Samponia;
Mancosa de: Fiorassiu; mancosedda di Fiuda;
Mancosa de: Mediana, Mediana a pipia, Fiuda.
Pour intégrer la nomenclature traditionnelle qui unit le nom des cannes mélodiques au cuntzertu principale auquel elle appartient (par exemple mancosa di Fiorassiu, mancosedda di Punt’’e organu etc.) nous avons utilisé un nouveau symbolisme (chiffres romains). Cela est logique à l’égard de la structure musicale de la canne mélodique elle-même. En fait, pour indiquer de façon univoque une certaine variété de CM, il suffit de se référer à la position que la tonique prend dans un des cinq trous et à l’intervalle en octave de cette note de la note du tumbu. De conséquence, le chiffre romain symbole de la Cm indique aussi le degré que la note au premier trou occupe sur l’échelle ; par exemple dans la CM II, le premier trou représente le deuxième degré de l’échelle, dans la CM III, le troisième degré, etc.
Canne Mélodique | Position de la tonique | Intervalle entre tonique de la CM et tonique du tumbu |
---|---|---|
I* | 1° Trou | Trois octaves |
V | 5° Trou (arrefinu) | Deux octaves |
IV | 4° Trou | Deux octaves |
III | 3° Trou | Deux octaves |
II | 2° Trou | Deux octaves |
I | 1° Trou | Deux octaves |
V° | 5° Trou (arrefinu) | Una octave |
1° Trou 2° Trou 3° Trou 4° Trou |
Index Majeur Annulaire Auriculaire |
|
5° Trou |
Arrefinu |
|
Analysant ce schéma, on comprend que la V° a les mêmes notes de la V, mais transportée une octave plus bas ; ce qui vaut aussi pour la I et la I*.
Pour indiquer l’intervalle d’une octave entre la tonique de la CM et celle du tumbu, le symbole (°) a été choisi. Pour indiquer un intervalle de trois octaves on utilise le signe (*). Aucun symbole n’est utilisé quand l’intervalle est de deux octaves car cette-ci est le cas le plus fréquent.
Le schéma ci-dessous montre la possibilité de combinaison entre cannes mélodiques différentes grâce auxquelles on peut obtenir non seulement les cuntzertus connus et utilisés, mais aussi ceux possibles théoriquement mais qui ne sont pas encore employés.
Le diagramme ci-dessous est formé d’un cadre extérieur et d’un cadre intérieur. Dans le premier sont reportées les variétés de cannes mélodiques représentées par des symboles numériques et par des références traditionnelles. Sur les côtés de gauche et de droite, sont placées les sept cannes mélodiques utilisées en tant que mancosas (o crobas). En haut et en bas, les mêmes cannes mélodiques sont employées comme mancoseddas .
A l’intérieur, chaque case correspond à une possible combinaison identifiée par l’intersection d’une ligne avec une colonne que l’on peut appeler sous forme de coordonnée, par exemple: Fiorassiu (I, IV) signifie que le Fiorassiu est constitué par la canne mélodique I comme mancosa et par la IV comme mancosedda. Mediana a pipia (V°, IV).
Grâce aux sept variétés de cannes mélodiques que nous avons prises en considération, il y a 49 combinaisons possibles, dont 12 seulement ont un nom tandis que les autres ne sont pas, pour de différentes raisons, des instruments utilisables pour les morceaux traditionnels.
Parmi ces douze combinaisons, certaines ne peuvent pas être retenues des véritables cuntzertus car elles n’ont pas, pour le moment, un répertoire à eux ; par exemple, le Para et la Mongia (V, V) et la Mediana frassa (II, III) ou encore le Moriscu (III, V) doivent être considérés disparus .
Il faut noter que les sept symboles numériques représentés, indiquent sept cannes mélodiques qui peuvent être utilisés indistinctement comme mancosa ou comme mancosedda selon le cuntzertu.
Par exemple, la canne mélodique V représente une mancosedda de Punt’’e organu (selon la notation traditionnelle) qui peut servir de mancosa pour former la croba d’Ispinellu. La canne V des mancosas est donc parfaitement égale à la canne V.
Mancosedda |
Mancosedda |
Mancosedda |
Mancosedda |
Mancosedda |
Notation Traditionnelle |
|||
I* | ||||||||
V | Croba |
|||||||
IV |
||||||||
III |
Croba |
|||||||
II |
Croba |
|||||||
I |
Croba |
|||||||
V° |
Croba |
|||||||
V° | I | II | III | IV | V | I* |
Ce schéma non seulement nous fait comprendre comment se forment les cuntzertus et leur nombre, ma il met aussi en évidence quels sont les liens, les similitudes et les éléments communs entre les cuntzertus.
Les cuntzertus qui apparaissent dans la même colonne ont la même mancosedda en commun; par ex.:
colonne IV, Fiorassiu, Mediana a pipia, Samponia, Iispinellu a pipia (et toutes les autre combinaisons possibles) ont en commun la mancosedda IV(mancosedda di Fiorassiu);
colonne III: Ispinellu, Mediana frassa, Mediana, ont en commun la mancosedda III (mancosedda de Mediana) et cela vaut aussi pour les autres colonnes.
Les instruments reportés sur la ligne II : Mediana frassa, Samponia, Punt’’e organu et les autres (II, V°); (II, I); (II, II); (II, I*) ont en commun la même mancosa : II c’est-à-dire la mancosa de Punt’’e organu.
Ligne V°: Fiuda, Mediana, Mediana a pipia et les combinaisons (V°, V°); (V°, II); (V°,V); (V°, I*) ont en commun la mancosa V°, la mancosa de Mediana, c’est-à-dire la croba di Mediana.
Le diagramme peut être partagé en trois secteurs:
- secteur diagonal: cases qui sont sur la diagonale qui va de (V°, V°) à ( I*, I*)
- secteur inférieur: cases qui sont au-dessous de la diagonale
- secteur supérieur: cases au-dessus de la diagonale
Les combinaisons regroupées dans le secteur diagonal ont toutes la mancosa qui équivaut à la mancosedda, par exemple (I, I); (II, II) etc ; parmi ces combinaisons seulement la (V, V) a un nom (su Para e sa Mongia).
En ce qui concerne le secteur inférieur, la mancosa est toujours plus basse que la mancosedda par exemple, Fiorassiu, Mediana etc. La plupart des cuntzertus utilisés appartient à ce secteur.
Les combinaisons appartenant au secteur supérieur ont, au contraire, la mancosedda plus basse que la mancosa. Cette caractéristique n’est pas très fréquente, et en effet, comme indiqué par le schéma, les seuls cuntzertus qui se trouvent dans ce secteur sont l’Ispinellu et l’Ispinellu a pipia.
A chaque combinaison du secteur inférieur en correspond une autre dans le secteur supérieur où la position des cannes mélodiques est renversée (la mancosedda est à la place de la mancosa et vice-versa). Cela est illustré sur le diagramme par des cases symétriques à la diagonale, par exemple moriscu (III, V) et Ispinellu (V, III) qui sont les seuls deux cuntzertus ayant cette particularité. .